Doit-on reconstruire la Yougoslavie sur du poison ?
(Deutsche Fassung, english translation)
Matthias Reichl (13.8.1999)
Comment les ONG's et autres initiatives de base pourront et devront-elles
assurer une contribution à la reconstruction de la société
civile au Kosove et dans le reste de la Yougoslavie ? Un travail de reconciliation
et de médiation, pourront-ils assurer à terme la survie des habitants
restants et et des refugiés rentrants ? Ou ne serait-il pas plus sensé
d'évacuer tous les habitants de cette région pour des décennies,
en tenant compte de la contamination radio-active et chimique ? C'est ce qu'exigeons
non seulement nous-mêmes, mais de plus en plus d'experts indépendants.
Habiter cette région, y faire de l'agriculture, et même seulement
la transiter implique des risques de santé imprévisibles, car
des traces même minimes, absorbées à travers l'air, l'eau
ou la nourriture, peuvent avoir des effets mortels.
Est-ce qeu nous auroins oublié ce dont des experts comme Robert
Jungk, Günter Anders et d'autres nous ont mis en garde, il y a trente
ans déjà : Dans les pays industrialisés, même des
guerres conventionnelles sont suicidaires, à cause des effets des bombardements
d'usines chimiques, d'entrepôts, de raffineries, de centrales nucléaires
et d'autres sources de danger. Selon une estimation du WWF, plus de 80 sites
bombardés par l'OTAN sont en train d'empoisonner le Danube et ses environs,
l'air, le sol, l'eau souterraine pour une durée se comptant en décennies,
et ceci jusqu'à la Mer Noire, avec des substances toxiques, souvent inconnues.
Eviron 20 millions de personnes dépendent de l'eau potable en provenance
du Danube ! S'y ajoutent la dioxine et le furane qui se dispersent par le vent
à des centaines de kilomètres à la ronde (de la Grèce
jusqu'à l'Autriche).
La Loi Internationale interdit pas seulement cette façon de mener une
guerre, mais aussi l'utilisation de bombes à cassettes ou à fragmentation.
On en estime le nombre à 20.000 prêtes à exploser. D'autres
ont été larguées par l'aviation dans l'Adriatique, jusqu'au
large de Vénise.
Encore plus grave, ce sont les centaines de tonnes de têtes explosives
des missiles de croisière et des obus anti-chars (que l'absurdité
a fait s'écraser en partie sur des imitations de chars) dont le noyau
est constitué d'uranium appauvri. Ce produit de déchet de la production
d'uranium destiné aux centrales nucléaires est ainsi stocké
à l'air libre, dont la demi-vie se compte en millions d'années
et dont l'activité n'est détectable que par des compteurs spéciaux.
L'impact de ces obus crée une température de 1.500 degrés
et libère des particules d'uranium minuscules qui, à travers l'air,
des blessures, l'eau et la nourriture pénètrent dans le corps
et y provoquent du cancer, des lésions organiques, nerveux et géniques,
souvent détectables seulement après des années. Le syndrôme
de la "guerre du Golfe", longtemps démenti mais maintenant
mis en évidence et documenté par Rosalie Bertell et d'autres,
auprès les Irakiens et les vétérans du Golfe, atteignant
des centaines de milliers de personnes, a été analysé par
Bertell, à l'occasion de la rencontre des Prix Nobel alternatifs, à
Salzbourg.
Les pays de l'OTAN et leurs alliés essasient avec tous les moyens de
propagande (y compris la télévision autrichienne) de maintenir
l'illusion d'une guerre propre - sans dommages irréversibles - et de
diriger l'attention exclusivement aux entraves aux Droits de l'Homme (effectivement
perpétrés) de la part des Serbes. Les forces économiques
globalisantes essaient de présenter le pays comme propice aux investitions.
Les politiciens et les organisations humanitaires comptent sur le retour des
réfugiés et cachent en même temps les dangers qui existent
aussi pour les troupes KFOR et les volontaires internationaux pour le reconstruction.
De son côté, Milosevic tente d'empêcher la panique, la léthargie
et la fuite de ses gens.
Nous avons pris connaissance de l'avertissement de Rosalie
Bertell, par un réseau d'Indiens d'Amérique-US, une semaine
après le début de la guerre. S'y ajoutent les informations du
réseau de Gorbatchev, "Green Cross", d'initiatives de base
des Balkans, et aussi d'une documentation de l'ONU. Par contre, les organisations
environnementales de l'Autriche, à l'exception des initiatives contre
le nucléaire, ont gardé le silence sur les menaces contre l'environnement,
pour cause de controverses internes. La stratégie de l'OTAN - élargir
sa sphère d'influence jusqu'aux champs pétrolifères du
Kasachstan - est analysée par Michael Chossudowski.
D'éminents juristes américains ont porté plainte auprès
de le Cour Internationale pour l'ex-Yougoslavie contre les Présidents,
les Chancelliers, les Premiers Ministres, les Ministres de l'Extérieur
et les Ministres de la Défense, des états de l'OTAN, de l'Hongire,
de la Théquie et de la Pologne, et contre l'équipe dirigeante
de l'OTAN, au sujet des séquelles de la guerre prédécrites
- un génocide - et des violations du Droit International et des décisions
de l'ONU. Les relations de pouvoir actuelles vont probablement empêcher
la tenue d'un procès.
Aucun de ces procès ne pourra faire disparaître les dangers décrits
précédemment. Tout au plus, ils pourraient être diminués.
D'autres informations sur l'internet, entre autres : "Janet M Eaton"
<jeaton@fox.nstn.ca>, www.web-light.nl/VISIE/ud_main.html et www.flora.org/flora.mai-not/12187
Matthias Reichl
Begegnungszentrum für aktive Gewaltlosigkeit, Wolfgangstr. 26, A-4820
Bad Ischl, e-mail: info @ begegnungszentrum.at, www.begegungszentrum.at
Traduction de l'allemand par Norbert Bottlaender-Prier <norbert@globenet.org>
(Published on the internet by Matthias Reichl 10.01.2007)